La Commission bancaire de l'Afrique centrale (COBAC) a prévenu que la suspension des activités de la Société nationale de raffinage du pétrole (SONARA) a fortement influencée par le non-paiement des dettes au Cameroun.
En effet, l'incendie a complètement détruit les unités 10 (distillation atmosphérique), 30 (fractionnement et stabilisation des essences), 40 (fractionnement du gaz végétal et du buspo, gaz domestique) et 70 (traitement des eaux de process) de la raffinerie, paralysant ses activités. Quant aux unités 20, 50 et 100, les équipements d'analyse, le laboratoire et les bureaux ont été partiellement endommagés.
Une analyse après l'accident qui a frappé l'entreprise le 31 mai, qui a endommagé la chaîne de traitement de l'unique raffinerie du pays, réduisant à zéro la capacité de production nationale d'hydrocarbures raffinés, montre que le volume des arriérés dans le système bancaire camerounais va augmenter.
" L'estimation des prêts bruts accordés à la SONARA était de 119,3 milliards de FCFA à fin avril 2019, soit 3,3% du volume total des prêts. Dans l'hypothèse où la SONARA ne serait pas en mesure de faire face à son engagement financier du fait de la suspension de ses activités, malgré le dépôt d'environ 87 milliards de francs CFA à fin avril 2019, principalement pour les cas urgents, le volume des arriérés dans le système bancaire camerounais serait de 19,6% contre 16,2% à fin avril 2019", a indiqué la Commission.
L'analyse de la COBAC n'est pas rassurant pour un secteur où les dettes envers les banques commerciales au Cameroun en 2016 s'élevaient à 489 milliards de francs CFA. Ainsi, avec 106 milliards de francs CFA d'impayés dans le secteur de la microfinance en 2017, le Cameroun concentrait 79% de l'ensemble des prêts non performants de la CEMAC à l'époque.
Selon la COBAC, la suspension de la principale raffinerie du pays, dont la capacité de raffinage est de 2,1 millions de tonnes de pétrole brut par an, a un impact sur le stock de prêts bancaires au Cameroun. La direction de SONARA a décidé de suspendre ses obligations contractuelles après l'incendie de quatre des treize unités de production de la société.
Le désastre subi par la société Sonara intervient alors que l'Etat camerounais envisage de contribuer financièrement à la réhabilitation de ses unités endommagées. La facture s'élèverait à 300 milliards de FCFA. Créée le 24 mars 1973, la Sonara a un capital de 32 540 milliards de FCFA.
En 2010, un vaste projet de modernisation et d'expansion a été lancé dans le but d'augmenter la production de la raffinerie de 2,1 à 3,5 tonnes de pétrole brut par an. L'incendie désastreux du 31 mai 2019 a malheureusement stoppé la phase 2 de ce grand projet.
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