Droit et fiscalité des investissements au Cameroun

Les investissements italiens sont protégés par l'accord bilatéral pour la protection mutuelle des investissements, entré en vigueur le 15 juin 2004 et toujours appliqué aujourd'hui.

En ce qui concerne les investissements directs, l'opérateur étranger doit créer une société de droit camerounais pour pouvoir opérer librement dans le pays.

Si les entrepreneurs étrangers détiennent plus de 50% de capital, ils devront obtenir une autorisation administrative préalable pour exercer l'activité.

Pour les entreprises qui ne sont pas basés au CamerounLa loi exige l'inscription au registre du commerce dans les deux mois suivant l'ouverture d'une succursale, d'une filiale ou d'une autre forme d'affiliation commerciale dans le pays.

Les personnes physiques qui ont leur résidence habituelle au Cameroun sont soumises à l'impôt sur le revenu.

SYSTÈME FISCAL AU CAMEROUN

Le Code Général des Impôts (CGI) en vigueur est celui promulgué par la loi n° 2002-03 du 19 avril 2002, modifié par la suite par la loi de finances 2007 qui a réintroduit le régime du réinvestissement.

Les entreprises et les personnes physiques ayant des revenus d'entreprise, agricoles ou indépendants qui réinvestissent une partie de leurs revenus au Cameroun bénéficient d'une réduction d'impôt sur 50 % de la valeur de l'investissement (qui doit être d'au moins 25.000.000 Fcfa).

Le remboursement de l'impôt ne peut excéder 50% du revenu déclaré.

L'impôt sur le revenu des personnes physiques (Irpp)

Sont assujetties à l'IRPP les personnes physiques qui ont leur résidence habituelle au Cameroun, c'est-à-dire les personnes qui possèdent un logement en propriété, en usufruit ou en location, ou celles qui n'ont pas de logement mais qui en ont fait leur résidence principale ou leur centre d'intérêt ou d'affaires.

Sous réserve des dispositions des conventions internationales de double imposition, les contribuables camerounais ou étrangers qui ont leur résidence habituelle à l'étranger et qui perçoivent des revenus de source camerounaise sont assujettis à l'impôt.

Sont exemptés de paiement de la taxe aux agents diplomatiques, consuls et agents consulaires de nationalité étrangère lorsque le pays dont ils assurent la représentation accorde un avantage similaire aux agents diplomatiques et consulaires camerounais.

L'assiette fiscale

Le CGI précise que pour le calcul de l'IRPP, le revenu imposable est soumis à un impôt proportionnel (prélevé à la source pour chaque catégorie de revenu) et à un impôt progressif (prélevé sur le revenu net imposable total).

Le revenu imposable est le revenu total, constitué par la somme algébrique des revenus nets des catégories (chacune d'entre elles déterminant les revenus imposables selon ses propres règles) moins les charges supportées au cours de l'année d'imposition (qui sont obligatoires) qui n'ont pas déjà été prises en compte pour la détermination des revenus individuels (par exemple, les intérêts dus sur les emprunts pour l'achat d'une résidence principale, les arrérages des rentes versées à titre obligatoire ou gratuit, les cotisations volontaires versées aux régimes de retraite complémentaire dans la limite de 10 % du revenu des salariés, les cotisations versées à la Caisse nationale de sécurité sociale, les primes d'assurance-vie dans la limite de 10 % du revenu net imposable calculé après les autres charges déductibles).

Taux, paiements et déclaration

Le revenu imposable ainsi déterminé est soumis au barème progressif après l'abattement dit "familial" de 500 000 Fcfa pour charges de famille (depuis 2004, le système du quotient familial n'est plus appliqué).

L'impôt proportionnel payé au titre des revenus catégoriels individuels est déduit de l'impôt progressif calculé en appliquant les taux suivants :

Tranches de revenus Taux d'imposition

  • 0 à 2 000 000 FCFA 10%
  • 2 000 001 à 3 000 000 FCFA 15%
  • 3 000 001 à 5 000 000 FCFA 25%
  • Plus de 5 000 001 FCFA 35%

La taxe est payée en deux étapes :

des acomptes mensuels, au plus tard le 15 du mois suivant, en retenant l'impôt sur chaque catégorie de revenus ;
le calcul de l'impôt dû au début de l'année suivante en appliquant les taux des tranches au revenu total. Le solde (moins les acomptes) doit être payé avant le 15 mars.

La déclaration doit être déposée sur un formulaire papier auprès des bureaux locaux avant le 31 mars pour les revenus de l'année précédente et doit être accompagnée d'une indication des charges familiales et des éléments considérés par le CGI comme des indices de richesse (résidences principales et secondaires y compris à l'étranger, employés de maison, voitures, bateaux, avions de tourisme, piscines, voyages touristiques, consommation d'eau, d'électricité, de téléphone).

Catégories de revenus

Comme prévu, le paiement de l'IRPP par mensualités s'effectue généralement par une retenue à la source sur les catégories de revenus suivantes :

les revenus de l'emploi consistant en

  • salaires,
  • salaires,
  • allocation
  • des prix de toute nature,
  • les avantages sociaux,
  • pensions
  • les rentes viagères.

La base imposable est le montant du salaire net obtenu après déduction des cotisations sociales, d'un abattement forfaitaire de 30% et de l'abattement de 500 000 Fcfa par mois. Le barème progressif est appliqué à la base imposable ainsi déterminée. Les revenus bruts inférieurs à 52 000 Fcfa sont exonérés d'impôt.

Les allocations familiales et sociales, les bourses d'études, les pensions de guerre et d'invalidité, les sommes perçues en réparation d'un accident du travail et les sommes perçues par les héritiers à la suite du décès du salarié ne sont pas imposables ;

les revenus fonciers :

à condition que les revenus ne soient pas perçus dans le cadre d'une activité agricole, commerciale ou indépendante, qu'ils proviennent de la location de biens immobiliers bâtis et d'équipements d'établissements industriels et de plus-values réalisées par des personnes physiques lors de la vente de biens immobiliers bâtis et non bâtis.

L'assiette de l'impôt est la différence entre le montant du revenu brut réalisé et le total des charges (réparations, entretien, frais d'exploitation) fixé forfaitairement à 40 % du revenu brut. La plus-value est la différence entre le prix déclaré par les parties et la valeur du bien au moment de la dernière cession.

Le précompte mobilier, d'un montant de 5 %, est perçu par le preneur avec l'obligation de le verser au receveur de l'administration fiscale et le droit de le compenser dans la déclaration. La plus-value est définitivement déterminée par le notaire ;

revenus de capitaux mobiliers (capital income) :

les dividendes distribués et les intérêts courus sur les obligations, les prêts, les dépôts et les titres sont considérés comme tels.

Une retenue à la source de 16,5% (15% pour les actionnaires ou créanciers domiciliés en France) est appliquée à la base imposable, constituée par le montant brut total des dividendes distribués ou des intérêts courus ;

les bénéfices artisanaux, industriels et commerciaux (Baic) :

proviennent de l'exercice d'une activité commerciale, industrielle ou artisanale (y compris l'exploitation minière). L'assiette de l'impôt est la différence entre les recettes et les coûts correspondants.

Les contribuables dont le chiffre d'affaires est supérieur à 100 millions de Fcfa sont soumis au "régime du réel" et les revenus sont déterminés de manière analytique.

Les contribuables dont le chiffre d'affaires annuel est compris entre 15 et 50 millions de Fcfa sont soumis au régime de base et ceux dont le chiffre d'affaires est compris entre 50 et 100 millions de Fcfa au régime simplifié :

Dans les deux cas, sauf option irrévocable pour le régime réel, le revenu imposable est déterminé en appliquant au chiffre d'affaires différents pourcentages fixés par arrêté ministériel.

Les contribuables qui ne relèvent pas de l'un de ces trois régimes sont soumis à une taxe tenant lieu d'IRPP, de taxe sur la valeur ajoutée et de redevance d'exploitation, selon un barème établi par les collectivités locales qui bénéficient des recettes de cette taxe ;

les bénéfices des professions non commerciales (Bnc) :

proviennent de l'exercice de professions, charges et fonctions libérales, ainsi que de l'exercice d'activités lucratives dont les bénéfices ne sont pas imputables à l'une des autres catégories de revenus (par exemple, les revenus provenant de l'utilisation ou de la concession de l'utilisation de droits d'auteur, d'inventions, de brevets, de marques de fabrique ou de formules de fabrication).

La base imposable est la différence entre les rémunérations perçues et les dépenses engagées dans l'exercice de la profession. Pour les contribuables qui perçoivent des rémunérations brutes annuelles supérieures à 30 millions de Fcfa, la base d'imposition est déterminée selon le régime réel, c'est-à-dire par la méthode analytique, alors que les contribuables dont les rémunérations brutes sont comprises entre 15 et 30 millions de Fcfa sont soumis au régime simplifié (15 % sont appliqués aux rémunérations déclarées) ;

bénéfices de l'exploitation agricole :

sont celles gagnées à la fois par les propriétaires et les locataires de la terre.

L'assiette de l'impôt est déterminée en appliquant les mêmes règles que pour la détermination du revenu d'entreprise (recettes moins coûts).

Ils sont exemptés de l'Irpp les revenus provenant de l'exploitation de terres utilisées pour la production alimentaire dont la superficie est inférieure à 5 hectares.
Les contribuables dont le chiffre d'affaires est compris entre 5 et 30 millions de Fcfa sont soumis au régime simplifié selon les règles des revenus professionnels, tandis que ceux dont le chiffre d'affaires est supérieur à 30 millions de Fcfa déterminent leurs revenus par la méthode analytique (régime réel).

Pour les contribuables dont le chiffre d'affaires est inférieur à 5 millions de Fcfa, le revenu imposable est déterminé forfaitairement par une commission départementale spéciale et l'impôt est acquitté en totalité.
Pour les trois dernières catégories de revenus, les acomptes mensuels, à verser avant le 15 du mois suivant, sont égaux à 1,% (1% plus 0,1% au titre du CAC) du chiffre d'affaires du mois précédent (1,65% payable trimestriellement pour les entreprises du régime de base).

L'IRPP dû pour l'ensemble de la période d'imposition ne peut toutefois être inférieur à 1 % du chiffre d'affaires (1,5 % pour les entreprises du régime de base).

Impôt sur les sociétés (IS)

Pour le principe de territorialité, leEst affecte les revenus des entreprises exerçant une activité économique au Cameroun, ou les revenus attribuables à l'entreprise en vertu d'une convention internationale contre la double imposition.

Ils sont soumis à l'Is :

  • des sociétés,
  • les coopératives,
  • organismes publics
  • Organismes publics dotés d'une autonomie financière,
  • les sociétés civiles exerçant une activité à caractère industriel ou commercial ou réalisant des opérations à caractère lucratif,
  • les établissements permanents de sociétés étrangères.

L'assiette fiscale

Il est déterminé selon les mêmes règles que pour la détermination des revenus professionnels selon la méthode analytique.

Les coûts suivants sont déductibles :

  • l'amortissement (uniquement l'amortissement linéaire),
  • pertes,
  • les provisions pour pertes ou charges spécifiques (à l'exclusion des pertes de change),
  • les déchets de conversion de devises et de crédits,
  • les intérêts à payer sur les prêts en compte courant des actionnaires,
  • les salaires des employés,
  • les cotisations versées aux caisses de retraite et/ou de maladie,
  • les primes d'assurance maladie du personnel,
  • les frais de location,
  • les dons libéraux dans la limite de 0,5 % du chiffre d'affaires,
  • les dépenses des succursales,
  • les taxes professionnelles telles que la redevance d'exploitation.

Taux, paiements et déclaration

Il existe un taux unique d'imposition des sociétés, actuellement de 38,5% (35% plus 3,5% au titre de la CAC).
La taxe due ne peut être inférieure à un minimum, fixé à 1,1% du chiffre d'affaires, et est payée mensuellement (avant le 15 du mois) par des acomptes représentant 1,1% du chiffre d'affaires du mois précédent.
Le solde est dû pour le 15 mars de l'année qui suit la fin de l'exercice et est égal à 38,5 % du revenu imposable moins les avances mensuelles et les retenues (par exemple sur les revenus du capital).
La déclaration annuelle doit être soumise avant le 31 mars.

Taxe sur la valeur ajoutée

Depuis le 1er janvier 2005, le taux est de 19,25 % (17,5% plus 1,75% au titre du Cac).
Les organismes publics et les collectivités territoriales sont également soumis à la taxe.

Les ventes à l'exportation sont détaxées.

Les opérations exonérées sont les suivantes nous trouvons ceux qui concernent les produits de première nécessité, y compris :

  • riz,
  • farine de maïs,
  • sel non raffiné,
  • le poisson congelé,
  • des produits pharmaceutiques essentiels,
  • les livres scolaires,
  • l'approvisionnement en eau domestique (jusqu'à 10 mètres cubes par mois)
  • l'électricité (jusqu'à 110 Kw par mois).

En ce qui concerne les obligations instrumentales, des déclarations périodiques doivent être déposées (mensuellement pour les contribuables soumis aux régimes royal et simplifié, trimestriellement pour ceux soumis au régime de base) même si aucune opération imposable n'a été réalisée, sans obligation de déposer une déclaration annuelle.

La taxe due est payée au plus tard le 15e jour du mois ou du trimestre suivant le mois au cours duquel les transactions ont eu lieu.

Le remboursement du crédit de TVA (jusqu'en 2006, il y avait un seuil de 100 000 000 Fcfa pour l'obtenir) doit être demandé en déposant une demande spéciale, accompagnée des documents requis, auprès du directeur du bureau des impôts territorialement compétent.


La taxe d'immatriculation

Elle s'applique à tous les contrats (sauf les contrats de travail) et aux actes sous seing privé.
Elle peut être fixe, proportionnelle, progressive ou dégressive.

Cas les plus fréquents :

  • - bail : 10 % du total des loyers ;
  • - vente de voitures : 5 % du montant de la vente ;
  • - marchés publics supérieurs à 5 000 000 Fcfa : 2 % du montant du marché ;
  • - transactions immobilières : 15 % du montant ;
  • - transactions sur des terrains non bâtis : 5 % du montant ;
  • - opérations sur titres : 2 % du montant ;
  • - contrats de mariage : 1 % ;
  • - successions : impôt proportionnel de 2 à 10 % ;
  • - testaments : impôt fixe de 12 000 Fcfa ;
  • - augmentation du capital : impôt dégressif de 2 à 0,25 %.

Autres impôts et taxes
Il s'agit notamment de

  • la taxe sur la propriété foncière : elle concerne les biens immobiliers bâtis et non bâtis situés sur le territoire camerounais ; la taxe est déterminée en appliquant à la valeur déclarée par le propriétaire de droit ou de fait le taux de 0,1 % (fixé par la loi de finances pour 2006) majoré de 10 % pour les Cacs ;
  • contribution des patentes : il s'agit d'une taxe municipale annuelle due par toute personne physique ou morale exerçant une activité commerciale ou industrielle ou une profession non expressément exonérée (par exemple, les vendeurs ambulants ou les petits artisans). Elle est calculée sur la base du chiffre d'affaires réalisé l'année précédente. Il existe 7 classes au sein desquelles le taux varie de 0,4% (pour un V.A. compris entre 5 et 15 millions de FCFA) à 0,075% (V.A.< 2 milliards de FCFA) ;
  • accises : 25 % (ad valorem ou en fonction de la quantité) touche certaines marchandises identifiées par une liste ministérielle. Il s'agit principalement des cigarettes, des cosmétiques, des produits de luxe (bijoux, pierres précieuses) et de certaines boissons (eau minérale, boissons gazeuses, bière de malt, vin).

Les mêmes règles s'appliquent que pour la taxe sur la valeur ajoutée.

La taxation des flux étrangers

  • Impôt spécial sur le revenu (Tsr) : il concerne les services facturés à l'étranger par les entreprises et institutions situées au Cameroun, par l'Etat et par les collectivités territoriales. Il s'agit notamment des droits d'auteur, de la vente ou de la location de licences d'exploitation de brevets, de marques de fabrique, de procédés et formules secrets, de la location ou du droit d'exploitation de films (cinématographiques ou télévisés) ou d'émissions de télévision, des honoraires d'études, de conseil, d'assistance technique, financière ou comptable, des revenus perçus par les sociétés de forage, de recherche ou d'assistance pour le compte des compagnies pétrolières, des honoraires d'information industrielle, commerciale ou scientifique et de la location d'équipements à usage industriel, commercial ou scientifique.
  • Taxe proportionnelle sur les revenus des valeurs mobilières (Tprcm) : elle est prélevée sur les dividendes distribués à l'étranger et sur les revenus déclarés détenus à l'étranger. Le taux est de 16,5 % (15% pour les actionnaires domiciliés en France). L'impôt est retenu à la source par la personne qui verse les revenus au moment de leur paiement.

PROTECTION DES DROITS DE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE

Le Cameroun est membre de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Aucun cas de violation ou de contrefaçon de produits italiens n'a été signalé.

italiacamerun Aedic association

A.E.D.I.C.
Cameroun - Yaoundé
Italie - Gorizia

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